Les visites techniques s’enchaînent ! Et avec Charlotte, nous essayons d’être au maximum auprès de vous pour faire le bilan sur les couverts hivernaux notamment en cultures pérennes et en intercultures.
Malgré des conditions automnales/hivernales particulières sur une grande majorité de la France ; forte pluviométrie, températures relativement douces et faible ensoleillement ; les différents mélanges (classiques ou sur mesure) se sont bien comportés.
Toutefois, cette année nous avons constaté, notamment en culture pérenne, une moindre performance des graminées à la suite d’un semis tardif (fin octobre/novembre). Même si elles sont adaptées pour les couverts hivernaux, les excès d’eau répétitifs ont fortement impacté leur levée.
Ainsi ceux ayant commandés leurs semences en avance, ont eu plus de flexibilité sur la date de semis et ont donc pu implanter leurs couverts au cours d’une fenêtre plus propice. La date de semis joue un rôle clé dans la rapidité de couverture de sol et le succès du développement. (Photos 1 & 2)
S’il vous ait impossible de semer tôt pour quelconques raisons (moyens humains, matériel etc) ou si vous êtes dans une situation peu favorable, n’hésitez pas à surdoser (au moins de 30%) afin de favoriser une bonne implantation du couvert.
Les autres constats que nous avons pu faire cette année sont que les trèfles, habituellement tardifs, ont pu créer une biomasse très intéressante grâce à ces conditions climatiques hivernales. Dans une optique de couvert à double vitesse et semis précoces, les astéracées (niger, tournesol) sont également pertinentes. Ces espèces gélives permettent d’occuper rapidement le sol et de produire de la biomasse avant de laisser leur place aux autres espèces du mélange.
Tout comme les astéracées, les crucifères sont aussi intéressantes dans ce type de conduite. En effet, grâce à leur cycle court, elles peuvent être broyées une fois arrivée à floraison afin de laisser s’exprimer l’autre partie du couvert, comme les trèfles par exemple. Leur réseau racinaire pivotant crée une belle synergie avec les réseaux fasciculés, tout en étant un bon indicateur de la structure physique de vos sols.
De ce fait, au vu des conditions climatiques et de la date de semis pouvant évoluer chaque année, le mélange multi-espèces est plus que pertinent pour atteindre le ou les objectifs fixés dans le cadre de l’implantation d’un couvert végétal. Il ne faut pas se faire d’illusions, ça prend du temps de trouver la composition adaptée à son système. Mais n’ayez pas peur de vous lancer en testant chaque année sur une petite surface un mélange. Vous affinerez au fur et à mesure votre composition. « C’est en faisant qu’on apprend ».
Aussi, des freins psychologiques peuvent être présents en raison de différents facteurs, mais nous avons pu voir que certains sont surmontables comme le fort taux d’éléments grossiers (pierrosité) de certaines parcelles. Avec du matériel et un itinéraire technique adapté, les semis sont réalisables et surtout performants. (Photos 3 & 4)
Enfin, au cours de nos visites, la question « matériel » a été de nombreuse fois abordée, que ce soit pour le semis ou bien la destruction. Ce n’est pas notre cœur de métier mais nous ne pouvons que vous encourager à vous rapprocher des spécialistes qui ont les compétences nécessaires comme des constructeurs, des groupes d’auto-construction voir de vos voisins.
Gardez toutefois en tête que ces outils doivent être adaptés à la nature de vos sols et à vos objectifs (semis direct, restitution minérale rapide ou lente…). Pour le semis, une profondeur ajustée à la taille des graines et un bon rappui sont essentiels pour favoriser l’implantation du couvert. Aussi, une réflexion en amont doit se faire afin de prendre en compte les outils ou moyens de destruction à disposition. En fonction de la hauteur, du stade de développement mais aussi des espèces, la performance de certains outils sera différente d’un mélange à un autre voir d’une année à l’autre.
Le but de ces visites est que nous progressions chacun main dans la main sur ce sujet qu’est la couverture des sols. Alors n’hésitez pas à nous appeler, si vous souhaitez que l’on passe voir vos parcelles et que nous réfléchissions ensemble pour la suite.
