Que savons-nous des restitutions azotées d’un couvert végétal ?

Que savons-nous des restitutions azotées d’un couvert végétal ?

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Les mois passent et les destructions des couverts végétaux se succèdent. Mais, ne vous êtes-vous pas déjà demandé ce que pouvait restituer votre mélange en termes d’éléments nutritifs à votre sol ou votre prochaine culture ?  Pour ceux qui souhaitent des réponses, voici donc quelques explications sur les restitutions et plus précisément la fourniture d’azote.

Tout d’abord, cette fourniture résulte de deux choses à la destruction : la quantité d’azote contenue dans les résidus du couvert et la proportion de cet élément rendu disponible via la minéralisation. Les légumineuses sont donc les grandes favorites dans cette catégorie, en raison de leur richesse azotée naturelle notamment dans leur partie aérienne plus facilement dégradable car moins ligneuse. Ainsi, utilisées en pur ou en mélange avec des non légumineuses, elles fournissent « en moyenne 30 à 40 kg N/ha de plus qu’un sol nu ou qu’un couvert de non légumineuses ».

Mais au-delà des familles ou espèces, cette quantité d’azote présente dans les résidus est dépendante de la croissance du végétal. Le rapport C/N (rapport entre leur teneur en carbone et leur teneur en azote) va donc en quelque sorte traduire l’effet fertilisant du couvert en prenant en compte la lignification des tissus. Ainsi, plus un végétale à un C/N bas (12,5), ce qui est le cas pour des légumineuses ou jeunes couverts multi espèces (avant 2 à 5 mois), plus il aura un effet fertilisant. A contrario plus son C/N est élevé (>20), comme le sarrasin et les graminées détruites tardivement, et moins cet effet sera présent.

La vitesse de minéralisation des résidus de couvert dépend ainsi du C/N. Les données d’un modèle de simulation scientifique (©Arvalis-Institut du végétaL) mettent en évidence que les végétaux au C/N proche de 12,5 « peuvent restituer environ 45 % de leur azote au cours de l’année de leur incorporation au sol ». Pour des valeurs intermédiaires de C/N voisines de 17,5, « le taux de minéralisation de l’azote sur une même période n’est que de 30 à 35 % ». Tandis que pour des C/N dépassant 20, « les restitutions sont seulement de l’ordre de 20 % de l’azote total piégé par le couvert ».

A noter que cette vitesse peut être impactée par le mode destruction du couvert : broyage fin avec incorporation, simple broyage grossier ou bien roulage. Néanmoins, d’après les études, l’effet climat ne semble avoir qu’un effet modéré sur cette vitesse. Toutefois, la période de destruction influence grandement la minéralisation du couvert. En effet, au début du printemps, elle sera beaucoup plus rapide qu’à la fin de l’automne où la température du sol diminue tout comme l’activité biologique.

Alors, concrètement, pour piloter et anticiper au mieux les restitutions azotées de son couvert, il est nécessaire de prendre en compte : la composition de son couvert, le C/N globale et son évolution potentiel ainsi que la date de destruction. Pas de panique, la méthode MERCI prend en compte tout ça et vous aidera dans cette évaluation.

https://methode-merci.fr/

*https://www.terre-net.fr/couverts-vegetaux/article/176732/quel-est-l-effet-fertilisant-des-cultures-intermediaires-

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